samedi 24 janvier 2015

Carnets de voyage - Karukera # 3


Vendredi 19 décembre 2014

Après une nuit de pluies torrentielles et de grosses bourrasques, nous sommes réveillés très tôt. Il va falloir nous habituer à ce décalage horaire qui est la cause de ces réveils très matinaux ! En même temps, cela nous permet d'être vite prêts et d'en profiter au maximum. Cela nous permet également d'être bien tranquille pour le petit-déjeuner !

Nous décidons aujourd'hui d'aller sur Basse-Terre et de traverser cette partie de l'île par la route de la Traversée qui porte très justement son nom ! Nous nous arrêtons à mi-chemin pour découvrir la cascade aux écrevisses. La pluie tombe par intermittence et l'atmosphère est très humide. La forêt tropicale nous donne l'impression d'avoir fait un bond dans la préhistoire à l'ère de l'Holocène ! Feuilles géantes, plantes luxuriantes, lianes qui semblent tomber du ciel et partout, des cris d'oiseaux. C'est une ambiance fascinante que j'aime beaucoup ! La petite cascade est charmante, et sur le chemin du retour, nous entendons un bruit qui ressemble à une scie circulaire ! Nous nous disons que quelque bûcheron doit couper du bois dans les parages, mais le bruit s'intensifie au moment où nous passons à proximité d'un arbre. Le volume sonore est vraiment très élevé et cela attise notre curiosité. Nous regardons en l'air, cherchant une bête quelconque quand tout à coup, notre regard, redescendant vers la base du tronc, aperçoit une énorme cigale !

Après cet intermède forestier, nous décidons d'aller jusqu'à Pointe-Noire. Nous avons entendu parler d'une ferme aquacole qui fait également table d'hôte et propose les ouassous dont elle fait l'élevage. Cet endroit est vraiment très intéressant. Quand nous arrivons, on nous explique qu'il est possible de visiter la ferme et le parc, qu'il est prévu qu'un guide nous explique le fonctionnement et la raison d'être de cet élevage et que nous pouvons donc déjeuner sur place, le tout pour une somme très modique ! Nous avons quelques minutes avant le démarrage de la visite et en profitons pour nous intéresser à Madame Vanille qui vend les épices qu'elle produit et récolte elle-même. Ceci est intéressant quand on sait qu'aux Antilles, la plupart des épices sont importées, ce qui peut sembler une aberration ! Les épices de Madame Vanille sont non seulement toutes aussi appétissantes les unes que les autres, mais elle est de surcroît très généreuse en explications culinaires et en conseils sur la façon d'accommoder ces épices. Nous ne pouvons que craquer sur les épices sauce chien, le colombo, le roucou, les graines à roussir, le kalinoga et les épices Caraïbes que je sais déjà bien mettre en valeur avec les brochettes de poulet !

La visite de la ferme aquacole commence. Le guide est vraiment très intéressant et surtout très doux dans sa manière de parler... Il me semble que c'est le patron, il est passionné par ce qu'il fait et la manière dont il en parle ne peut que passionner son auditoire ! Les ouassous sont donc des espèces d'écrevisses, mais leur apparence, et notamment la physionomie de leurs pinces, me fait plutôt penser à une espèce de grosse langoustine d'eau douce. Ouassous signifie "Roi de la Source". C'est une espèce qui qui naît donc dans les rivières, puis, larve trop petite pour avoir la force de se diriger, se laisse entraîner par le courant en direction de la mer où elle grandit. Une fois adulte, elle remonte le courant pour revenir jusqu'à la source de sa naissance. Ce qui fait donc sa particularité et sa saveur, c'est qu'elle aura vécu à la fois en eau salée et en douce. Pour en faire l'élevage, on doit la faire vivre dans un mélange d'eau douce et d'eau salée que l'on appelle de l'eau saumâtre. Mais pourquoi, me direz-vous, en faire l'élevage s'il s'agit d'une espère que l'on trouve dans les rivières guadeloupéennes ? Eh bien parce qu'il s'agit d'une espèce que l'on ne trouve quasiment plus à l'état sauvage. Elle est en effet en voie de disparition car dans les années 80, les cultivateurs de bananes ont utilisé à grande échelle, un insecticide très toxique qui a pollué les rivières. La principale molécule de cet insecticide a décimé les ouassous qui la concentraient à haute dose dans leur organisme. Il faut savoir que la plupart des ouassous servis dans les restaurants, sont importés d'Asie du Sud-Est. Pour déguster de véritable ouassous, il faut donc s'assurer qu'ils proviennent de l'une des deux fermes aquacoles encore en activité sur l'île. L'activité de cette ferme est donc très importante et nous souhaitons que cette exploitation continue à prospérer pour pouvoir perpétrer cette espèce dont je ne connais pas encore le goût. Mais cela ne saurait tarder !

Après un petit tour dans le parc aux nombreuses espèces végétales, nous prenons place pour le déjeuner. Nous avons beaucoup de chance car la table d'hôtes n'est ouverte que le vendredi midi et le dimanche midi, c'est pourquoi nous n'avons pas hésiter à rester pour le déjeuner car j'avais vraiment envie de découvrir ce met. Compte-tenu de la pluie qui ne cesse de tomber depuis un bon moment maintenant, les tables sont dressées sous une tonnelle. Après un chouette apéritif à volonté (planteur et ti-punch bien sûr !), on nous sert une assiette d'accras de loup des Caraïbes. C'est un véritable régal, et on sent bien qu'ils ont été préparés à l'instant (d'ailleurs, on a bien vu les cuisinières oeuvrer !). Nous connaissons les accras de morue, célèbre spécialité antillaise, mais c'est la première fois que nous goûtons aux accras de loup. C'est beaucoup plus fin et "aérien", une belle découverte culinaire ! Puis le plat principal arrive enfin. On me sert une magnifique assiette de ouassous accompagnés d'une sauce qui semble bien appétissante ! Au goût, il me semble bien que cette sauce est à base de vieux Rhum ! Quant aux ouassous, c'est un véritable délice ! On dirait effectivement de la langoustine mais en beaucoup plus fin, beaucoup plus "goûtu", et pourtant, la langoustine est déjà quelque chose de délicieux pour moi ! Philou n'a pas osé en prendre. N'étant pas très fruit de "mer", il a eu peur de ne pas apprécier et a préféré choisir un loup des Caraïbes provenant également de l'élevage. Le loup des Caraïbes est un poisson à la chair blanche et délicate qui se rapproche un peu du bar (pas le bar à vins hein, le bar poisson, sinon, on dirait plutôt que c'est le Philou qui se rapproche du bar !!!). Pour clôturer ce délicieux repas, parfait de bout en bout, nous nous régalons d'une banane flambée. 

Pour une bonne digestion, nous prenons ensuite la direction du saut d'Acomat. Nous rencontrons sur la route, une dame qui nous fait un signe. Nous nous arrêtons. Elle reconnaît certainement notre peau pâle de touriste fraichement débarqué et nous demande si nous cherchons Acomat. A notre réponse positive, elle nous dit "je peux vous y emmener si vous voulez, j'habite à côté !". Ni une ni deux, nous lui proposons de monter dans la voiture et allons même la déposer jusque devant sa porte. Ici en Guadeloupe, les gens doivent beaucoup marcher. Apparemment il y a peu de bus, ou alors à la circulation et l'itinéraire aléatoire et il est fréquent de voir des gens faire du stop, non pas en levant le pouce, mais en nous faisant signe de nous arrêter ! Il eut été malvenu de laisser cette dame âgée sur le bord de la route, d'autant plus qu'elle nous explique vraiment bien comment aller ensuite à Acomat que nous aurions peut-être eu du mal à trouver ! Le saut d'Acomat est une petite chute qui, au fil de la rivière, se transforme en petits bassins. L'accès pour y aller est difficile et nous cheminons de rochers en rochers, rendus glissants par les fréquentes averses. 

Nous terminons cette journée en rentrant par le nord de Basse-Terre : Deshaies, Sainte-Rose... De retour à l'hôtel, nous constatons qu'il n'y a malheureusement toujours pas d'eau, et que même l'eau du bungalow-citerne commence à se tarir  ! Nous nous rinçons tant bien que mal !

Les guadeloupéens aiment beaucoup faire la fête le vendredi soir. C'est une tradition et un moment important pour eux puisqu'ils se mettent même sur leur 31 ! La nuit sera bercée par les "flons-flons" d'une fête toute proche, une soirée zouk, laissant place vers 2 heures du matin à une série de chants de Noël en créole ! Ambiance...
















mardi 20 janvier 2015

Carnets de voyage - Karukera # 2


Jeudi 18 décembre 2014

Après la longue journée de la veille, nous sommes tombés comme des mouches à ce qui correspondait donc à 4 heures du matin en métropole ! Nous avons bien dormi malgré les bourrasques de vent et les violentes averses. C'est la naissance de l'aube qui nous réveille : ici, il commence à faire jour vers 5 h 30. Nous nous levons avec les yeux englués de fatigue et le réflexe d'aller tourner le robinet du lavabo pour voir s'il y a de l'eau ! Voilà voilà, il nous faudra retourner à la source remplir notre petit seau !!! Le petit déjeuner copieux et très bon nous fait beaucoup de bien, et, surtout, quel bonheur de pouvoir le prendre dehors, au bord de la piscine ! C'est là que nous commençons à avoir les jambes qui grattent : la nuit a été favorable aux moustiques qui s'en sont donnés à coeur joie sur nos petites peaux pâles. Nous sommes tous les deux criblés de piqûres. Pourtant, je n'ai entendu aucun moustique cette nuit ! Eh bien ici, en Guadeloupe, les moustiques sont minuscules et ont la décence de ne pas venir agacer vos oreilles, ils attaquent direct !

Nous décidons pour cette première journée, de nous la jouer tranquille : quelques courses, découverte de Saint-François et farniente sur la plage. Nous réalisons que la pluie est vraiment tombée à verse cette nuit : tout est détrempé... Nous prenons la voiture, direction Le Moule, au nord de l'est de Grande-Terre. Un petit café et un peu de découverte, puis cap sur Pointe-à-Pitre où nous retournons au Carrefour de la veille au soir pour compléter nos courses, j'en profite pour m'acheter un maillot de bain, deux paréos et une paire de tongs. Nous n'oublions pas non plus, la grosse bougie anti-moustique à la citronnelle ! Noël approche et la galerie marchande et l'hypermarché sont bondés. Les guadeloupéens fêtent Noël tout comme nous (voire plus !) et c'est l'affluence pour les courses de Noël ! Quand nous sortons de l'hypermarché, il est 10h30 et il fait déjà 33° ! Je ne dirais pas que nous suffoquons... mais presque ! Retour vers le Golf Village en prenant la route de la côte, celle-là même que nous avons prise de nuit hier, et nous la découvrons donc sous la lumière du jour et le soleil : Le Gosier, Sainte-Anne puis Saint-François (mais aussi plein de petits lieux-dits), et des virages, des côtes, des descentes et de superbes vues sur la mer turquoise, les plages de sable blanc et les palmiers. Nous déposons nos courses et prenons nos sacs de plage.

Avant le farniente et la baignade, nous nous baladons sur la Marina de Saint-François et cherchons un petit resto sympa pour notre premier vrai repas. Nous rêvons de planteur, d'acras et de boudin créole ! La Marina me semble bien calme. Il y a en effet peu de monde à se balader et je m'attendais, en cette période, à voir de nombreux touristes... Peut-être ne sont-ils pas encore arrivés ! Nous flânons sur la jetée du port de plaisance bordée de petits restaurants et jetons notre dévolu sur une terrasse dont le menu nous paraît bien appétissant, d'autant plus que nous commençons à avoir faim. Ce sera un planteur en apéro bien entendu, puis une assiette créole en entrée, colombo de poulet pour moi et colombo de cabri pour Philou. Nous sirotons avec délectation notre premier planteur du séjour puis attaquons l'assiette créole composée de boudin créole et d'acras. L'euphorie ne nous permet pas de nous rendre compte de suite que les acras sont esthétiquement trop parfait ! Un peu trop épicés aussi... Nous réalisons après coup, que tout ce qui nous aura été servi dans ce restaurant, est de l'industriel congelé et rapidement décongelé au micro-ondes dans ce qui ne ressemble guère, de ce que l'on en aperçoit, à une cuisine de resto ! Pour notre premier jour, ce sera également notre première déception culinaire, mais bien heureusement, la seule !

 Nous partons enfin pour la plage des Raisins Clairs (et non pas des Raisins Secs comme le pensait Philou !), grande et jolie plage de Saint-François. Nous n'arrivons pas encore bien à réaliser que nous pouvons nous baigner dans une mer à environ 26° et que nous devons nous tartiner de crème solaire. Nous passons l'après-midi à lézarder sur le sable et à nager dans l'eau turquoise : décontraction totale, zénitude absolue... Bonheur !

De retour à l'hôtel, nous profitons un peu de la piscine et ce sera la seule et unique fois puisqu'à l'avenir, nous serons plus occupés à nous balader, ou à profiter plutôt de la page !

Peu de photos en ce 18 décembre : on est tellement ébahis d'être là, qu'on profite de chaque seconde et que l'on ne pense pas à dégainer l'appareil !






dimanche 18 janvier 2015

Trois mille chevaux vapeur

Je parle de ce merveilleux livre dans mon blog littéraire (cliquez sur le lien à droite de la page) et je vous encourage vraiment à lire ce roman d'aventure palpitant !

samedi 17 janvier 2015

Belles phrases # 16


"Chacun d'entre nous devrait être encouragé à assumer sa propre diversité, à concevoir son identité comme la somme de ses diverses appartenances, au lieu de la confondre avec une seule, érigée en appartenance suprême, et en instrument d'exclusion, parfois en instrument de guerre"


Amin Maalouf - Les identités meurtrières


mercredi 14 janvier 2015

J'aime vraiment pas la chanson française !


Je fais une parenthèse dans le récit de mon séjour antillais pour participer pour la première fois aux "Mercredis BD" de Sandrine & consoeurs, et c'est pour une très bonne cause puisqu'il s'agit de rendre hommage aux victimes des attentats de la semaine dernière, et plus particulièrement aux regrettés dessinateurs de Charlie Hebdo tombés sous les balles assassines pour quelques dessins...

L'idée était de parler d'une BD de Cabu, Wolinski, Charb ou Tignous. Je détourne un tout petit peu la règle (mais je pense que personne ne m'en voudra) en choisissant de parler d'une BD de Luz. Parce qu'il est arrivé en retard à la conférence de rédaction de Charlie Hebdo, Luz est un miraculé et a échappé aux balles qui ont décimé ses amis. Aujourd'hui, il doit se relever de les avoir vus fauchés par la haine et la barbarie. Il s'est relevé, et avec les survivants du journal a Honoré la sortie hebdomadaire du journal en ce 14 janvier.
J'ai aussi choisi Luz car il est l'auteur d'un titre qui me parle particulièrement puisqu'il s'agit de rire des chanteurs de la nouvelle scène française, cette scène que j'affectionne tout particulièrement ! Je me moque donc aussi un petit peu de moi-même en évoquant : "J'aime vraiment pas la chanson française", dans lequel Luz caricature les Benabar, Biolay, Cali et autre Delerm. Les caricatures et mises en situation sont aux petits oignons ! L'un est moqué pour ses paroles mièvres quand l'autre l'est pour sa voix larmoyante ou son regard de chien battu... Le plus pris pour cible (désolée pour ce terme) est Benjamin Biolay qui s'en prend vraiment plein la figure ! Mais pour moi, cela reste toujours drôle et sans méchanceté.

J'ai passé un bon moment de rigolade, et franchement, en ce moment, ça fait du bien. J'ai particulièrement apprécié, en fin d'ouvrage, l'interview illustrée de Philippe Katherine par Luz, une vraie bouffée de drôlerie et de bonheur !

Je finirai par cette citation de Gaston Bouthoul :  
"Rien ne ressemble plus à quelque chose que sa caricature".

Je suis Charlie







mardi 13 janvier 2015

Carnets de voyage - Karukera # 1


 Mercredi 17 décembre 2014

Une bien longue journée s'annonce, mais peu importe puisque c'est pour nous diriger vers une destination ensoleillée : Saint-François en Guadeloupe.
Nous l'ignorons encore mais nous allons devoir rester éveillés durant 24 heures !

Départ de Strasbourg par le train de 7h40. Angelo a eu la gentillesse d'accepter d'héberger notre voiture et de nous conduire à la gare. Fidèle au poste, il sera également présent pour notre retour, mais pour nous, le retour semble très très loin et nous n'y pensons pas du tout... Le TGV prendra du retard après s'être immobilisé sur la voie, à environ une cinquantaine de kilomètres de l'arrivée et pour une raison que nous ne connaîtrons jamais. Nous craignons que ce retard n'aie des conséquences fâcheuses sur la suite du voyage car notre timing est très très serré. Arrivés en gare de Massy, nous cherchons désespérément l'endroit où nous devons prendre la navette pour l'aéroport : on tourne en rond, on cherche, on cherche... Finalement, un jeune homme nous dit qu'il faut marcher jusqu'à cet îlot où passent les bus, là-bas... Nous y allons en courant presque, ruisselant car il pleut à verse ! Nous attendons, nous attendons, mais rien... Et là, quelque chose m'échappe, j'ai un gros doute : je trouve étrange d'attendre sous cet abribus, un bus pour Orly. Ok, c'est notre destination, mais il n'est pas prévu de bus dans notre programme, il est prévu une navette Air TGV ! Nous décidons de retourner vers la gare et de mieux chercher. Là, vous me dites : "mais renseignez-vous bon sang !"... Oui, sauf qu'il n'y a personne ! Cette gare semble déserte et la signalétique approximative. "Approximative" était le mot juste : en fin de compte, l'arrêt navette était juste à la sortie de la gare de Massy, juste en face, avec, écrit en minuscules lettres jaunes sur la chaussée contre le trottoir : "Air TGV". Il faut nous excuser, la quarantaine bien tassée, notre vue commence sérieusement à montrer des signes de défaillance, et nous avons marché sur ces quelques lettres à-demi effacées, sans les voir ! Ce qui nous rassure, c'est qu'au final, nous ne sommes pas seuls mais plein de pauvres touristes désoeuvrés en partance vers les Antilles, à avoir cherché cet endroit ! Avec tout ça, une bonne vingtaine de minutes se sont écoulées, et mon angoisse continue à monter à l'idée de ne pas arriver dans les temps à Orly... D'autant plus qu'aucune navette ne pointe le bout de son nez. On commence à trépigner et à s'interroger, toujours sous une pluie glaciale quant une agente SNCF, probablement étonnée de voir ce groupe de touristes pressés de partir au soleil, poireauter depuis une demi-heure, vient s'enquérir de notre temps d'attente et surtout, de l'horaire de notre vol, et prévoit, au pire, de mettre en place un système de taxis en plan de secours. Finalement, la fameuse navette arrive, mais le chauffeur, passablement agacé, nous annonce d'entrée de jeu qu'on aura de la chance si on a notre avion. Voilà voilà, ambiance...
Au final, nous arrivons dans les temps à l'aéroport, mais il faut tout faire au pas de course !

Le vol se déroule très bien et nous commençons à être euphoriques à l'idée d'être enfin, à cet instant que nous attendons depuis des mois : nos vacances tant attendues au soleil, tous les deux en amoureux. Deux semaines de dépaysement, de chaleur, de temps rien que pour nous.
Nous arrivons à Pointe-à-Pitre à 18h15 heure locale (23h15 en métropole) et la nuit est déjà tombée sur l'archipel. La température au sol est de 28° alors que nous avons quitté l'Alsace sous 2° ! Nous avons heureusement prévu une tenue "pelure d'oignon" : plusieurs couches que l'on peut effeuiller au fur et à mesure de la hausse du thermomètre ! Mais que cette chaleur fait du bien !
L'attente pour récupérer nos valises est un peu longue, mais peu importe. Des affichettes un peu partout dans l'aéroport, nous alertent contre le Chikungunya et la Dengue, et nous invitent à nous asperger de produit anti-moustique. Une petite angoisse me traverse à l'idée à l'éventualité de contracter ces vilaines choses. Angoisse vite balayée par l'excitation de tout ce qui nous attend.

Nos valises enfin récupérées, nous cherchons les guichets de loueurs de voiture. Nous mettons moins de temps à les trouver que le matin même à chercher la base de la navette ! Mais l'attente est longue, car nous sommes plein de touristes bien pâles et à la peau délicate que vont adorer les moustiques, à faire la queue pour récupérer nos clés. Notre tour arrive enfin, mais la voiture n'est pas sur place : nous devons prendre un mini-bus qui nous emmène vers une plate-forme remplie de centaines de petites voitures blanches qui attendent leurs clients ! Prendre cette navette, rouler encore quelques kilomètres, arriver sur ce parking géant et chercher notre voiture dans ce dédale d'automobiles sosies prend encore du temps ! Nous récupérons enfin notre petite Picanto Kya (à qui il arrivera une petite aventure à la fin du séjour... à suivre donc...) et sortons de l'Aéroport Pôle Caraïbes. C'est là que ça se complique un peu : il fait nuit, il fait très chaud, nous sommes transpirants et cela crée une grosse condensation sur toutes les vitres ! Bon, objectif premier : trouver la sortie, et surtout notre chemin. Heureusement, j'ai pensé à imprimer l'itinéraire et un plan suffisamment clair pour nous sortir de là. Nous passons à proximité d'un Carrefour et Philou veut s'arrêter pour acheter un pack d'eau et..... un pack de bière ! L'idée me paraît futée car il est déjà quasiment 21h et il commence à faire soif. Je suis également alertée par ce qui se passe régulièrement en Guadeloupe : de fréquentes et inopinées coupures d'eau courante. Il est donc plus prudent d'avoir quelques bouteilles d'eau (et accessoirement, de bière pour Philou, on sait jamais, des fois qu'il y aurait des coupures de bière...). A cet instant de l'histoire, vous noterez que l'on ne pense pas à s'acheter quelque chose à manger...

Bref, nous voici sur la route, dans la bonne direction, et nous prenons d'entrée de jeu, la dimension de la circulation sur l'île : un peu du grand n'importe quoi dans tous les sens. Nous sommes crevés et il faut encore se concentrer sur ce grand bazar (enfin surtout le Philou !). En revanche, nous devons arriver au Golf Village avant 21h30. Compte-tenu de notre horaire tardif de départ de l'aéroport, et compte-tenu de la circulation en ce mercredi soir (il doit y avoir des Chanté-Nwé dans les parages), je doute fortement que nous arrivions dans les temps. Je téléphone donc pour prévenir de notre retard, et je tombe sur un charmant Willy qui me dit qu'il nous attend sans problème, et me propose de le rappeler avant l'arrivée à Saint-François pour qu'il nous guide jusqu'à l'hôtel. 

Nous arrivons vers 21h45 et effectivement, "notre" Willy est adorable : il nous accueille par cette excellente nouvelle : "en raison d'une grève du syndicat des eaux, il n'y a pas d'eau courante, ça, c'est la mauvaise nouvelle et on l'oublie tout de suite !". Et il nous sort une bouteille d'eau minérale de sous son comptoir ! S'en suivent les consignes : si on veut prendre une douche, il faut venir le voir pour chercher la clé d'un bungalow relié à une citerne et donc approvisionné en eau. Malgré notre retard, il nous a attendu, et attendra encore : il nous confie la clé du précieux bungalow afin que nous puissions prendre une douche (je rappelle que cela fait quasiment 24h que nous sommes debout + le voyage + toutes les péripéties = on commence un peu à sentir le fennec, et encore, c'est une offense au fennec que de dire cela). Il sort également de sous son comptoir, un grand seau en plastique vert : pour les toilettes ! Nous devons aller le remplir à un réservoir, un peu plus haut dans la résidence, pour évacuer nos toilettes. Nous faisons contre fortune bon coeur car nous étions plus ou moins au courant que cela risquait de nous arriver, et parce qu'en plus, nous sommes en vacances, au soleil, heureux d'être arrivés, et surtout pressés de nous doucher et de nous coucher. Willy est vraiment adorable et attendra que nous revenions lui rendre la clé du bungalow pour terminer sa journée.En revanche, il n'y a plus de possibilité de manger. Tant pis !

Quant à nous, malgré la fatigue, nous prenons tranquillement le temps de défaire nos valises et de tout ranger, Philou savoure sa petite bière un peu chaude et s'empresse de mettre les autres au réfrigérateur. Nous nous partageons un petit paquet de biscuits apéritif que nous avons eu dans l'avion, nous nous brossons les dents et nous rinçons avec l'eau de la bouteille et enfin, enfin, nous nous couchons. Il est l'équivalent de 4h du matin en métropole, 23h à Saint-François, la literie est confortable, il fait bon et surtout, surtout... nous sommes heureux. Les grenouilles siffleuses, habituées des nuits antillaises nous bercent, tout comme leurs camarades insectes qui crissent de tous côtés. Le vent se lève, la pluie commence à tomber, nous saurons plus tard que chaque nuit que nous passerons ici, sera bercée par le chant des grenouilles siffleuses (un régal pour les oreilles), des insectes, des tornades de vent et des pluies diluviennes...

La suite, tout bientôt...

L'anecdote photo : la constitution de nos valises et la question cruciale : où caser toutes mes sandales ? Notez que la petite valise de droite contient tous nos habits à Philou et moi : un miracle !


samedi 10 janvier 2015

Chroniques guadeloupéennes


Durant mon séjour à la Guadeloupe, j'ai écrit au quotidien, chaque soir, ce que nous avions vu, fait, découvert et appris et fait quelques illustrations sur le vif quand je pouvais dégainer mes crayons de couleur !

Je reviendrai raconter tout cela très bientôt !



samedi 3 janvier 2015

Bilan 2014


En 2014 :

- j'ai pu profiter un peu plus de ma famille que les années passées et cela m'a fait beaucoup de bien.. Je renouvelle en 2015
- j'ai eu une année professionnelle un peu plus calme et normale qu'en 2013, et ça fait du bien à la santé !
- j'ai passé un nouveau concours, et à nouveau réussi !
- j'ai créé un club de lecture sur mon lieu de travail et l'expérience est très sympa !
- j'ai joué un peu de guitare, fait un peu de couture et pas mal de tricot (d'ailleurs, j'ai un petit quelque chose en cours pour une naissance à venir qui me fait extrêmement plaisir)
- j'ai fini l'année par un merveilleux voyage aux Antilles avec mon Philou : Noël sous le soleil des Caraïbes est une expérience fabuleuse !

En 2014, j'ai aussi :

- regardé 128 films sympas et mes 5 films préférés furent :

Hyppocrate
Amour
Café de Flore
La couleur des sentiments
Quelques heures de printemps



- lu 13 045 pages (soit 545 pages de plus qu'en 2013) - En bleu mon top 5 :



- Franny et Zooey (JD. Salinger)
- Eloge de la bâtarde (René de Ceccatty)
- Fille de (Carole Achache)
- Comment j'ai appris à lire (Agnès Desarthe)
- Tsubaki. Le poids des secrets 1 (Aki Shimazaki)
- Les insurrections singulières (Jeanne Benameur)
- Esprit d'hiver (Laura Kasischke)
- Madeleine Castaing (Jean-Noël Liaut)
- Mai en automne (Chantal Creusot)
- Réparer les vivants (Maylis de Kerangal)
- Pas assez pour faire une femme (Jeanne Benameur)
- Hamaguri. Le poids des secrets 2 (Aki Shimazaki)
- Tsubame. Le poids des secrets 3 (Aki Shimazaki)
- Wasurenagusa. Le poids des secrets 4 (Aki Shimazaki)
- Hotaru. Le poids des secrets 5 (Aki Shimazaki)
- Nancy Cunard (François Buot)
- L'asphyxie (Violette Leduc)
- Demain j'arrête (Gilles Legardinier)
- L'affamée (Violette Leduc)
- Ravages (Violette Leduc)
- Trésors à prendre (Violette Leduc)
- L'armoire des robes oubliées (Riikka Pulkkinen)
- La conjuration primitive (Maxime Chattam)
- Thérèse et Isabelle (Violette Leduc)
- La bâtarde (Violette Leduc)
- Elle marchait sur un fil (Philippe Delerm)
- Comment j'ai mangé mon estomac (Jacques A. Bertrand)
- L'atelier des miracles (Valérie Tong Cuong)
- En même temps, toute la terre et tout le ciel (Ruth Ozeki)
- Le pacte (Lars Kepler)
- A l'encre russe (Tatiana de Rosnay)
- Nous étions des êtres vivants (Nathalie Kuperman)
- L'incroyable histoire de Wheeler Burden (Selden Edwards)
- Vango Prince sans royaume T2 (Timothée de Fombelle)
- La faiseuse d'anges (Camilla Läckberg)
- Il (Derek Van Arman)
- Just kids (Patti Smith)
- Le rêveur (Pam Munoz Ryan)
- L'hypnotiseur (Lars Kepler)
- Mécanismes de survie en milieu hostile (Olivia Rosenthal)
- La peau de l'ours (Joy Sorman)
- Et devant moi, le monde (Joyce Maynard)


... et quelques BD dont mes préférées furent :




 - écouté de la musique... Mon top 8  :


Alex Beaupain
Aline
Caracol
Elisa Jo
Giedré
Liz Van Deucq
Original Folks
Pendentif


Je vous souhaite une belle année 2015, pleine de bonheur, de joie et de culture !


vendredi 2 janvier 2015

Vacances de rêve !

De retour après deux semaines de vacances paradisiaques sur l'archipel de la Guadeloupe !

J'y ai tenu un carnet de voyage au quotidien que je viendrai prochainement raconter ici, illustré de photos, bien sûr ! J'ai de la chaleur, des couleurs, du soleil, des saveurs, des souvenirs et des gens merveilleux plein la tête !

A tout bientôt, pour l'heure, je dois me réhabituer au décalage horaire, au froid et à la neige !