mercredi 10 novembre 2010

Au revoir...

Eh oui, mes articles se faisaient de plus en plus espacés, et plus d'un mois s'est écoulé depuis le dernier...

Je reviens pour vous dire au-revoir... Définitivement... Mais je tenais avant de partir, à vous donner quelques nouvelles et à vous expliquer pourquoi je ne viendrai plus.

Depuis quelques mois, je me pose beaucoup de questions sur ma vie. Je suis heureuse, et les questions que je me pose sont plutôt des craintes, des doutes, des interrogations du style : j'ai peur de tomber malade, j'ai peur de mourir, j'ai peur que mon mari ne m'aime plus... Et si j'avais une grave maladie ? Et si mon mari me quittait ? Irai-je jusqu'à la retraite ? Si oui, dans quel état ? Pourrai-je en profiter ? Ou bien serai-je amoindrie ? Est-ce que je vais devoir bosser toute ma vie pour ne pas pouvoir en profiter après ?.... Enfin bref, un tas de choses qui m'assaillaient voire, me hantaient. J'ai appelé cela "ma crise de la quarantaine". Cette peur de la maladie et de la mort était extrêmement récurrente chez moi. Comme je suis incapable de rester comme ça à vivre (subir) les choses sans en chercher une quelconque explication, j'ai fait quelques recherches sur le sujet et j'ai effectivement lu que chez certaines femmes, la crise de la quarantaine se manifestait sous cette forme : on arrive (en principe) à la moitié de sa vie, c'est l'heure des bilans, on a fait la moitié du chemin alors on se retourne pour regarder en arrière et on s'aperçois que cela a passé très vite, alors on regarde devant et on se dit qu'il ne reste finalement plus beaucoup de temps pour vivre le reste. C'est aussi l'âge où l'on s'aperçoit que son corps commence à se fatiguer, que l'on commence à avoir plein de petits bobos partout, on est plus sensible, c'est l'âge où tout commence un peu à se déclarer, fatigue, rhumatismes, maux divers, vue qui baisse... On met plus de temps à récupérer... On s'aperçois également qu'on n'a plus envie de se faire polluer par tout ce qui nous environne, envie d'envoyer bouler les parasites, les gêneurs, les profiteurs, les sangsues, bref, tout ce qui n'apporte rien, voire gangrène : on a passé l'âge, on n'a plus le temps de se bouffer l'existence avec ça. C'est donc l'âge d'un tas de remise en question. J'ai également lu que l'angoisse et l'hypocondrie (ce dont je souffre apparemment) est l'apanage des gens heureux car ils ont justement peur que le bonheur les laisse au bord du chemin...

Et puis il y a deux mois, j'ai fait un malaise au bureau. J'étais tranquillement assise devant mon ordinateur, je travaillais normalement, sans pression apparente quand tout à coup j'ai ressenti une violente et fulgurante douleur dans la poitrine, la cage thoracique, comme si on m'écrasait, comme si on me compressait dans un étau. La douleur a été si violente qu'elle m'a coupé le souffle, je n'arrive pas plus à retrouver ma respiration, la tête a commencé à tourner, des papillons se sont mis à voler devant mes yeux, mais je n'ai pas perdu connaissance. Je me suis dit "ça y est, c'est ton heure, tu avais donc raison d'avoir peur, cette fois, c'est bien toi qu'on vient chercher". Et puis je me suis dit "mais non, je ne veux pas mourir, pas maintenant, ce n'est pas possible, j'ai encore trop de choses à vivre, et puis je ne veux pas laisser mes proches...". J'ai cru que je faisais un infarctus. J'ai essayé de me calmer, de reprendre mon souffle, de me dire "arrête tes conneries, c'est rien du tout, tu as juste une douleur qui va passer"... J'ai attendu un peu, et au bout d'une demi-heure, je souffrais toujours, j'ai donc prévenu ma collègue que ça n'allait pas. Elle m'a conduite à l'infirmerie. L'agent de sécurité a appelé un médecin qui est venu m'ausculter et qui a jugé préférable, compte tenu de la description de ma douleur, de me faire emmener aux urgences. Ambulance, gyrophares.... Deux heures après le début de mon malaise, j'étais aux urgences. Ils m'ont fait un électrocardiogramme qui était normal, une analyse de sang qui était normale, une radio du thorax qui était normale, ont constaté que j'avais tout de même 39 de fièvre. A 3 heures du matin, ils m'ont dit de rentrer chez moi en me prescrivant un traitement contre l'estomac et du Doliprane pour faire tomber la fièvre. Pour eux, j'avais une gastrite. J'ai encore souffert quelques jours avant que cela ne passe et il m'a fallut quasiment une semaine pour faire tomber la fièvre.

Je suis allée voir mon médecin traitant qui m'a prescrit d'autres examens car selon lui, toutes les investigations pour essayer de comprendre ce qui m'était arrivé n'avaient pas été faites. Re-bilan sanguin complet qui a révélé que j'avais un taux de mauvais cholestérol beaucoup trop élevé. Avec des antécédents familiaux de maladie coronarienne, d'infarctus du myocarde, mais aussi de cancer du côlon, gastrite chronique et autre hernie discale, j'ai donc fait une coloscopie et une gastroscopie qui ont révélé que je n'avais rien au niveau de l'estomac, de l'oesophage, du côlon et des intestins. Puis j'ai vu un cardiologue : échographie du coeur, de l'aorte et des carotides normale. Electrocardiogramme normal. J'ai fait un test d'effort qui s'est révélé mauvais. Le cardiologue m'a donc envoyé à l'hôpital faire une scintigraphie myocardique pour vérifier mes artères coronaires (ce dont souffre ma Maman). Mais là, l'examen s'est révélé bon. Mon premier test d'effort était donc ce qu'on appelle un "faux positif".

En conclusion, je n'ai rien ! A part bien sûr mon taux de cholestérol qui est tout de même à faire considérablement baisser, m'obligeant (ce qui ne pouvait pas me faire de mal) à faire un régime (j'ai perdu 7 kilos en deux mois).

Donc rien. Tant mieux, c'est un immense soulagement, et je me sens comme une nouvelle jeunesse m'envahir. Alors que penser de tout cela ? Comment interpréter tout cela ? Ai-je fait ce malaise comme une sorte de signal d'alarme, quelque chose pour me faire prendre conscience qu'il fallait que je fasse un peu plus attention à mon hygiène de vie ? Ou un signal d'alarme me permettant de faire toute une batterie d'examens justifiant que tout allait bien et me permettant ainsi de poursuivre ma "deuxième moitié de vie" sans avoir peur de la maladie et de la mort ? A moins que je n'ai fait une crise d'angoisse, justement dûe à tous ces stress que je me causais toute seule avec mes craintes ?

Ce qui est certain c'est que tout cela m'a permis de réfléchir et désormais, je vois la vie différemment : les priorités sont différentes, les parasites ne pourront plus m'atteindre, ma philosophie de la vie a changé. Je profite de chaque instant avec joie et sérénité, je savour chaque petit bonheur qui passe en ayant conscience que c'est un trésor et un privilège. Je passe plus de temps à des choses qui me tiennent à coeur et curieusement, le blog ne fait plus du tout partie de ces priorités-là : je ne ressens plus aucun besoin d'y venir, d'y écrire, j'ai autre chose à faire que de passer du temps sur l'ordinateur. Mes relations avec les autres ont changé, je les vit plus intensément quand il s'agit des personnes que j'aime, je me prends moins la tête...

C'est donc pourquoi je ne viens plus et ne viendrai plus. Les blogs m'ont apporté énormément, grâce à eux j'ai pu rencontrer des personnes formidables, ils ont été un réel échapatoire, une bouée de sauvetage, une roue de secours à des moments de ma vie où rien n'allait, mais aujourd'hui donc, je ne ressens plus aucun attrait, je n'ai plus aucun besoin...

J'avais quand même envie de vous raconter tout cela avant de partir, ne pas fermer la porte sans donner d'explication et sans dire au-revoir, et vous dire tout le bien que vous m'avez fait et tout ce que j'ai appris de vous. Aujourd'hui, je me sens remplie de sagesse, je me sens sereine, je me sens enfin une femme mûre et heureuse, prête à traverser les années qui arrivent sereinement. J'ai fait ma crise de la quarantaine à ma façon, cela m'a fait un peu mal de me torturer ainsi l'esprit et de me créer de telles angoisses, mais cela a eu le mérite de mûrir d'un coup de me sentir une femme épanouie.

Je vous embrasse très fort.
Au-revoir,

Véronique